L’ENSEIGNEMENT INATTENDU
Tome 1
VIVATMA
AVANT PROPOS
Ce livre et cette façon d’écrire sont venus à moi, tout simplement, naturellement. Je ne me suis pas posée de questions et j’ai laissé faire mon guide intérieur. Chaque fois que j’écrivais, je le découvrais. Je n’avais aucune idée de la suite mais je suivais ce ressenti qui me poussait. Ce n’était pas la première fois que j’essayais d’écrire, mais, jamais cela ne s’était présenté de cette façon et, j’ai découvert qu’un auteur pouvait être à la fois, écrivain et… lecteur de ce qu’il faisait.
Présence d’un guide spirituel ? Besoin de communiquer sur certains mystères de la vie ? Je ne pourrai vous répondre.
La seule chose que je peux vous dire, c’est que je suis ravie d’avoir suivi ce ressenti et, j’espère que vous aurez la même satisfaction que moi, en me lisant. Que ce partage, vous soit bénéfique.
Bonne lecture à vous, je vous retrouve pour la suite de la trilogie avec le tome 2 : Saora.
Première Partie
Les Rencontres
Vivatma
Elle est entrée pieds nus, dans cette petite maison, comme poussée par une main invisible. Un joli salon, assez spacieux, se présente devant une petite entrée, et l’intérieur peint à la chaux, adroitement décoré, reçoit les visiteurs. Un magnifique tapis, noué à la main, et bordé de soie, orne tout un pan de mur. Stéphanie ne peut s’empêcher de caresser délicatement son velours. Le carrelage en pierre d’Inde, légèrement veiné, fait ressortir la blancheur du salon. Une odeur de cèdre parfume l’atmosphère, et les quelques objets en bois qui servent de meubles laissent apparaître des motifs finement sculptés. Pas de superflu, juste le nécessaire, mais il se dégage une ambiance agréable. De légers voiles en dentelle, font office de rideaux sur de petites fenêtres. L’ensemble est très coquet et le calme est intense par rapport à l’extérieur. Elle longe un petit couloir, et c’est en arrivant dans la seconde pièce, qu’elle le découvre.
Elle est là… devant cet homme mourant… Il est allongé sur un lit et sourit, détendu.
-Je t’attendais… Prends mes mains, lui dit-il et accepte ce que je te donne… C’est le moment.
Ce n’est pas un homme très grand, environ un mètre soixante dix, mince. Il devait être, dans son jeune âge, très séduisant. Vêtu d’un vêtement clair comme on en voit beaucoup en Inde, il semble heureux. Ses yeux en amande, d’un vert prononcé, la fixent avec une douceur étrangement profonde. Ses cheveux blancs, souples et ondulés descendent sur ses épaules encore larges, malgré les années passées. De cet homme, émane une réelle sérénité, une paix tellement présente qu’elle en est presque palpable… Son visage détendu affiche un sourire sur ses lèvres joliment ourlées.
- Je suis prêt à quitter ce monde pour aller vers d’autres vies, lui dit-il… Accepte ces dons… C’est toi qui dois les recevoir… Ne t’inquiète pas, tu sauras comment faire et tu sauras les utiliser.
La jeune femme s’est assise près de lui et, tout en l’observant, a posé délicatement ses mains dans les siennes… Quel homme étrange et tellement apaisant.
Puis, dans un dernier soupir, il s’éteint.
Que m’a-t-il dit ? se demande Stéfanie. Il m’a donné des dons ? Lesquels ? Pourquoi faire ? Ceux que j’ai sont déjà suffisamment présents… Je ne le connais pas et pourtant… j’ai cette impression si curieuse de faire partie de sa vie… Son regard si intense… Cette douceur… je n’aurai pas pu l’oublier. Je ne comprends pas. Et puis, je ne suis pas d’ici, comment pouvait-il m’attendre ?
Tout en étant dans ses réflexions, Stéfanie recouvre délicatement le Vieil homme, avec un léger drap déjà posé sur le lit. D’autres personnes sont présentes, et jusque là, elle n’y a pas fait attention, elle n’a vu que lui… Personne ne dit mot, le silence règne en maître. Elle ne ressent ni tristesse ni peine, elle est surtout impressionnée par cette ambiance « d’une autre dimension »…
- Voilà, pense t-elle, Je suis dans une autre dimension…
Une jeune femme s’approche de Stéfanie.
- C’est mon père… lui dit-elle. Je vais m’occuper de son départ vers « l’autre monde » comme il le disait. Je vous remercie d’être restée près de lui, à cet instant précis. Il vous attendait…
Elle parle avec douceur et ne pleure pas. Elle doit avoir la trentaine. Elle est vêtue d’un drapé crème qui descend jusqu’au sol. Une ceinture bordeaux, cintre sa taille et révèle sa silhouette mince. Sur ses épaules, le tissu dessine des vagues, et se termine par une bordure, de la même couleur que sa ceinture. L’ensemble lui donne un air majestueux. A ses poignets, brillent tout un tas de petits bracelets fins. Son regard intense, est le même que celui de son père. La couleur de ses yeux : identique. Aucune ride, sa peau lisse et ses traits fins, indiquent sa jeunesse. Ses cheveux bruns et longs maintenus en arrière, dégagent son visage hâlé. Au milieu du front, un très joli « Bindi » ou « Tilak », marque portée par la plupart des hindous, finement décoré, éclaire davantage son teint. Quelle femme magnifique, pense Stéfanie. Elle parle le français avec une aisance particulière et Stéfanie en est surprise.
- Vous parlez le français ?
- Oui mon père me l’a apprit. Il disait que cela me serait utile. Que je quitterai ce village et qu’un jour, j’irai à l’étranger, en Europe.
- Comment s’appelle t-il ?
- Vivatma
- Et vous ?
- Sahila.
- Enchantée Sahila, je m’appelle Stéfanie. Stéfanie Duval. Stéfanie se retourne vers Vivatma, et tout en s’approchant du défunt, lui murmure : il faut aller vers la lumière…
Puis, se tournant vers la jeune femme :
- Je vais vous laisser Sahila. Vous avez beaucoup de choses à faire. Mais si vous le permettez, avant de repartir en France, je viendrai vous revoir.
- Ma maison est la tienne. Ce sera avec plaisir.
Stéfanie fait un signe de la tête vers les personnes présentes, et sans faire de bruit, elle remet, en partant, ses chaussures et quitte la maison.
Sur le chemin de l’hôtel où elle séjourne, Stéfanie ne cesse de repenser à ce qu’elle vient de vivre…
J’ai l’impression d’avoir rêvé. Pourquoi suis-je entrée dans cette maison ? Et pourquoi cet homme « m’attendait-il » ? Que veut-il dire ? Je suis venue ici, en Inde en vacances, afin de retrouver de l’inspiration pour écrire un nouveau roman, mais je ne m’attendais pas du tout à cet événement… Je suis déjà passée maintes fois dans cette rue pour aller dans ce parc. Pourquoi ai-je pris ce sentier qui m’a emmenée vers cette maison isolée ? Et encore pourquoi y suis-je entrée ? On se croirait dans un conte des mille et une nuits... Et comme Sahila est splendide. J’aimerai bien la revoir …
Arrivée à son hôtel, Stéfanie monte dans sa chambre. Ses pensées ne cessent de tournoyer. Elle voit et revoit son après-midi et cette étrange rencontre, pourtant si courte…
Que m’a-t-il donné exactement ? Et dans quel but ?