L’ENSEIGNEMENT INATTENDU
Tome 3
Les Véniras
Le Transfert
Vendredi, le grand jour se présente. Sahila, Dominique et Stéfanie ne quittent pas le laboratoire pendant l’heure du déjeuner. Ils prennent des clichés de chaque rouleau, les placent dans l’ordre de lecture, et les glissent dans de minces coffrets de bois créés pour l’occasion. Ils terminent à peine leur rangement que des ronflements de moteur se font entendre. Plusieurs voitures accompagnées d’un fourgon, arrivent et se garent. Nos trois amis sortent et reçoivent les arrivants.
- Namasté ! Leur dit humblement Sophie, en sortant de son auto. Est-ce que tout va bien ?
- Nous t’attendions, répond Stéfanie.
Plusieurs personnes descendent de leurs véhicules et rejoignent le petit groupe.
- Qui sont-ils ?
- Des agents de sécurité pour la plupart, et des scientifiques qui vont installer ce que vous savez, dans des caisses sécurisées. Ce sont d’abord les physiciens qui vont entrer, si vous le voulez bien.
Elle fait un signe de la main à deux personnes en blouse blanche.
- Allons-y messieurs !
Suivis des deux spécialistes, Sophie et ses amis, pénètrent dans le laboratoire. Sahila les dirige vers le coffre, et sort un seul caisson pour qu’ils puissent l’examiner. Les deux hommes scrutent attentivement le feuillet sans le bouger, puis examinent et touchent minutieusement un des rouleaux avec des gants. Après quelques minutes d’observation intense, ils font un signe de la tête à la conservatrice.
- Ce sont des pièces uniques d’une rareté exceptionnelle ! Dit l’un d’eux. Il faut rapidement les protéger.
- Merci ! Répond-t-elle. Au travail tout le monde.
Chaque individu réagit immédiatement à ses ordres. Les rouleaux sont rapidement transférés dans des boites en fer, et placés dans la camionnette. Des hommes montent et s’installent à l’arrière, pour protéger les écrits. Les portes se ferment, Tout le personnel réintègre sa place. Sophie vérifie l’ensemble des véhicules et s’assure que tout va bien. Puis rejoignant Stéfanie :
- Mille mercis pour ces textes sacrés et merci aussi pour la confiance que tu m’accordes. Je vais en prendre grand soin. Compte sur mon entière discrétion, je ne te décevrai pas.
- Je n’ai aucune crainte à ce sujet. Je te confie aussi mes laborantins préférés. Je vais leur dire au revoir. Partez maintenant !
Stéfanie prend Sahila dans ses bras.
- Prends le temps qu’il te faut et ne t’inquiète pas. Je me charge du centre et je m’occupe de Kashi. Et pour toi Dominique, je veille sur ton épouse et tes enfants.
Sahila et Dominique montent dans la Jeep. Le signal du départ est donné. Stéfanie les regarde partir puis, ferme le labo et rentre chez elle. Là, elle ouvre la fenêtre et pousse un cri strident qui retentit fortement dans le silence de la maisonnette. Quelques minutes plus tard, son ami, Loo, arrive.
- Tu m’as appelée ?
- Bonjour ! Oui. J’ai besoin de toi et de tes compagnons pour surveiller le voyage des Véniras. Peux-tu les appeler ?
- Bien sûr ! Je les contacte immédiatement.
Le milan s’envole et glatit de façon discontinue. Un moment plus tard, plusieurs rapaces arrivent. Stéfanie demande alors à son ami, d’emprunter son corps et de partir avec eux. Avec l’accord de celui-ci, elle prend la tête de la formation, et se dirige vers le convoi, à destination du musée. Une demi-heure plus tard, ils rejoignent les véhicules et tournent au-dessus d’eux. Ils font un ballet magnifique, créant chacun leur tour, de splendides figures pour se stabiliser à la hauteur des voitures, puis ensemble, font quelques piqués et rejoignent enfin, le groupe.
Dans son 4x4, Sahila a remarqué la formation des oiseaux. Elle a parfaitement compris que cette présence, lui était envoyée par sa compagne. Elle sourit, rassurée de savoir qu’une protection puissante les accompagne. Le trajet est long et difficile à cause des nids de poule. Au bout d’un bon moment, le convoi arrive enfin à l’entrée de la ville.
- C’est ici qu’il faut être prudent, déclare Sophie à son chauffeur. Il y a beaucoup de circulation et il ne faut pas que nos véhicules soient séparés. Il y a foule et pour arriver au musée dans cette multitude, il va nous falloir au moins deux heures, alors qu’en temps normal, un quart d’heure suffirait. Il nous faudrait un miracle !
Elle ne pense pas si bien dire. Toute la circulation se fige. Plus personne ne bouge. Inquiète, elle demande :
- Que se passe-t-il ?